Dr Sonja OPOLKA
docteur vétérinaire

Mr B. est éleveur de brebis laitière en bio.

Son bélier est sorti de l’enclos, et il a volé tout un seau de luzerne.
Il a donc fait un excès de protéines. Il est en alcalose.

Il est chaud, il a de la fièvre (39.5°).
Il ne rumine pas.
Il est essoufflé.
Si on le lève, il se tient debout mais en écartant toutes les pattes sous lui, donc en augmentant beaucoup son polygone de sustentation. Il vacille.

Mais il garde l’appétit, il mange couché, il veut du grain et de la paille.

Mr B., excellent éleveur, a un sens de l’observation très développé. Il lui a déjà donné Nux vomica de lui-même hier soir mais il n’est pas mieux ce matin. C’est en effet un médicament homéopathique classique pour les indigestions.

L’étiologie du trouble est une première chose à prendre en compte.
Le fait que le bélier continue de manger couché me parait être un symptôme rare bizarre et curieux.
De la même façon, tout mouvement lui est pire.

Selon la méthode d’homéopathie uniciste, j’utilise ces quelques symptômes en les traduisant dans le langage du répertoire de Kent.

Cela me permet rapidement de constater que le choix de Nux vomica par l’éleveur aurait pu être judicieux, bien qu’il n’ait pas fonctionné. China officinalis et Lycopodium clavatum aurait également pu être choisis. Ma préférence se porte sur Bryonia alba, pour lequel tout mouvement est vraiment difficile et qui a tendance à s’appuyer corporellement sur les parties qui lui sont douloureuses. Ce bélier qui reste couché sur sa panse gonflée et ne peut vraiment pas faire le moindre mouvement, m’évoque vraiment Bryonia alba, la Bryone blanche.

Cette plante constitue pour son usage homéopathique une aide précieuse dans de nombreuses pathologies, dont les pathologies digestives.

Je prescris donc :

BRYONIA 30 K toutes les heures le jour même puis espacer les prises en fonction de l’amélioration.

Résultat :
Le lendemain : le bélier est beaucoup mieux, la fièvre est tombée, il s’est levé.
Il est guéri le surlendemain.